Hapitalisme



L'Humain dans le capital?
En prétendant offrir une organisation basée sur le mérite, la réussite et la récompense, le Capital "moderne" a tendance à oublier le rôle fondamental qu'il devrait remplir en permettant à tous les êtres Humains de vivre ensemble dans de bonnes conditions. Oui, les Humains entre eux. Déjà là, ce n'est pas évident, et pourtant c'est incomplet. Le pouvoir de nuisance des Humains est tel que le nombrilisme atteint ses limites. Et la considération des autres êtres vivants et du lieu de vie serait bienvenue, tout se tient.

Humain + Capital = Hapitalisme
Cela ressemble presque à un oxymore, mais non. Il s'agirait plutôt d'un idéal impliquant un équilibre entre les deux. Pour schématiser, le capital ne devrait pas avoir un poids supérieur à l'humain, et réciproquement! Le capital n'est qu'un outil, un mode d'organisation voire est un moteur de motivation, mais l'Humain reste la raison d'être.
La loi naturelle du plus fort veut que le dominant ne soit jamais totalement satisfait de son pouvoir. Dans la nature, les limites existent, impossible de dominer deux meutes sur deux continents. Pourtant la société permet injustement de s'affranchir de cette limite avec le capital. Pour remettre la raison dans l'équation, l'introduction d'une limite "naturelle" à l'accumulation des richesses est indispensable pour mieux les répartir. En ces temps de paroles semi-climatiques, c'est la découverte de la notion de limites, par la force, avec la crainte de manque de ressources disponibles pour le libéralisme.

Hapitalisme, capitalisme avec un grand H comme Humain: C'est un capitalisme responsable à taille humaine et au service de l'Humanité, où les richesses, comme les arbres, ne montent pas jusqu'au ciel. Humain et Heureux.
In english: Hapitalism, Happytalism, Happy capitalism. Human in capital letter.

Mais alors, comment définir une limite?

Allez! Osons définir une limite. La définition d'un chiffre doit pourvoir suivre une logique, une quantité humainement raisonnable pour que le chef de la meute connaissent tous ses disciples, par exemple... Mais admettons que sa définition soit le fait du prince politique. Et contentons-nous de raisonner avec disons 5000 êtres humains sous le joug d'un autre.

Qu'est ce que ça change?
A peu près tout!
Pour s'en convaincre, il suffit d'évoquer l'idée et aux plus riches, à leurs élites ou même aux Cassandres du bas de l'échelle pour déclencher un déluge de critiques.
Oui, d'abord, le changement, quel qu'il soit, fait peur.
Et ici, le changement est perceptible sur toutes les chaînes de valeur. Et donc, chacun trouvera un petit privilège qu'il risque de perdre.

Imaginez quand même. Imaginez un monde où une entreprise, un simple distributeur de produits sur internet, ne puisse plus grossir au point de dominer le monde, imposer ses règles à ses fournisseurs, construire des entrepôts partout sur la planète avec des subventions locales, acheter ses propres avions, construire sa fusée spatiale...

Comment ferions-nous sans une telle entreprise hégémonique?
Nous trouverions des moyens de vivre, d'autres entreprises proposeraient des services concurrents et d'autres encore des services complémentaires. Et surtout, nous vivrions sans doute mieux parce qu'il y aurait plus de salariés, plus de patrons et plus de partage. Rappelez vous que nous vivions sans elle, il y a encore 20 ans.
Et il y aurait moins de crises et moins d'abus.
Imaginez la pression qu'une telle entreprise exerce sur les "responsables" politiques, comment lui refuser une demande de subventions, dont elle n'a pas besoin, sachant qu'elle est assortie d'une menace implicite: en cas de refus, adieu emplois et taxes dans ma région.
Imaginez une grève dans l'entreprise ou une faillite, et c'est toute le reste de l'économie (il y en a encore un peu) qui est pénalisée.
Imaginez la quantité de monnaie accumulée chaque jour par le dirigeant de cette entreprise, et sa quasi-absence de contribution fiscale par rapport à la plupart des salariés même moyens.

Les mastodontes ne servent que les intérêts de court terme pour la Société, pour les politiques et même pour les citoyens.

Et pourtant, le système actuel encourage cette concentration de richesses et de pouvoirs.
Certes, c'est bien le talent qui est à l'origine de cette ascension, car il faut du talent pour se jouer du système, des fournisseurs, des clients et prendre les bonnes décisions au bon moment pour digérer chaque étape de l'évolution. Et il est assez légitime de récompenser une telle "réussite" puisque c'est le qualificatif le plus usité et approprié.

Pouvez-vous imaginer le niveau de concentration de pouvoir?
Non, toujours pas? Des milliards de capitaux, des milliards de ventes, des milliards de clients. Difficile de se représenter ces chiffres démesurés. Et encore, imaginez une entreprise qui dirige plus d'un million de salariés! Si rien ne vous interpelle, c'est que l'humain n'est pas votre principal angle de vue.

Que pourrait faire la Société devant un tel phénomène?
Dire lorsqu'une entreprise atteint 5000 personnes, bravo! Et stop! Il n'est plus possible de continuer à croître en interne. Ce sont les règles du jeu. Elle peut toujours optimiser son modèle économique pour améliorer sa rentabilité et/ou fournir de nouveaux services, mais elle ne peut plus embaucher. Elle peut déléguer certaines tâches à autant de fournisseurs qu'elle souhaite. Elle peut créer un système de franchises que d'autres appliqueront moyennant finances... L'avenir ne manque pas de piment même pour une telle entreprise.

Que faire du capital détenu par plusieurs actionnaires?
La règle reste la même, un actionnaire ne peut diriger directement ou indirectement plus de 5000 personnes.

Tous les jours plus riche, je contrôle déjà 5000 personnes, que puis-je faire de mon capital?
Il faut le distribuer, dépenser, augmenter mes employés ou même vendre et redémarrer un nouveau projet. Le but n'est pas d'accumuler des richesses pour établir une nouvelle dynastie d'héritiers sans mérite.




05/02/2023

Suntour, le soleil des idées